Un club pour s’envoyer en l’air (la visite)
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Nous montons donc la passerelle et entrons par l’étroite porte qui mène à l’avant du pont inférieur, sous le cockpit donc.
A première vue, la déco fait plus club libertin qu’avion, ce qui est tout de même préférable : nous ne sommes pas venu voir un musée.
Lumière dans les tons rose / violet, le comptoir d’accueil se situe sur un bord de couloir, et de la place est réservée à l’arrière pour le vestiaire.
La caisse enregistreuse fait très sérieux (un peu commercial aussi) et de jolis flyers sont à disposition (très bonne idée le faux billet d’avion, même si le contenu manque un peu de recherche et l’orthographe est approximative).
Au lieu des traditionnelles fiches de consommation que l’on doit laisser au bar, on nous donne un petit bracelet avec notre numéro de vestiaire, qui sert pour en récupérer le contenu, et noter les consommations. Le principe des clubs humides en sorte… mais cela fonctionne très bien aussi ici, et cela éviter de froisser un carton dans ses poches.
On nous annonce que la première coupe de champagne est offerte pour l’inauguration, et on nous présente rapidement l’organisation du lieu.
Nous partons donc faire notre petit tour d’exploration.
Dans l’enfilade de l’accueil, le bar et ses tabourets, tout en longueur (il faut bien de la place pour circuler), la “sono” se fait du même endroit.
Son matériel est récent et l’installation intelligente, mais le matériel s’adresse plutôt à des particuliers… qu’à cela ne tienne, vu la configuration des lieux, cela reste suffisant pour profiter de l’ambiance sonore.
Le “dancefloor” est plus un lieu de passage (forcément étroit) qu’une piste (de danse) réellement utilisable 1 et surtout… le sol est en légère pente !
La déco peinture blanche et sol en motif bois” est assez classique.
Quelques luminaires baroques donnent un touche glamour, le tout éclairé dans les tons rose / violet.
On n’a pas l’impression d’être dans un avion, mais les multiples petits casiers à hauteur des yeux offrent une touche inhabituelle.
Après le bar sont disposées une grande banquette noire et quelques tables basses style discothèque.
Coté déco rien de bien transcendant, mais rien de négatif non plus… compte tenu des contraintes, l’adaptation de l’avion en club libertin est plutôt réussie.
Au fond de ce pont inférieur, on trouve sur la gauche une porte qui permet aux fumeurs de se retrouver sur une seconde passerelle, et sur la droite un escalier en colimaçon monte vers la partie “interactive”.
Petit désagrément : cet escalier est très étroit et raide, les dames en talons doivent donc être particulièrement vigilantes et les messieurs prévenants !
Une fois arrivés à l’étage, une bonne surprise se présente sur la droite : une douche entièrement carrelée, décorée et éclairée avec goût et épousant totalement la forme du fuselage !
Arriver à proposer une douche dans ce lieu relève tout de même de la gageure (d’un autre côté l’absence de douche aurait été rédhibitoire), l’A380 n’a qu’à bien se tenir !
L’équipe n’a cependant pas pensé à tout : pas de serviettes à disposition (mais ce soucis est bien vite réglé) et rien pour poser ses affaires ni s’assoir pour se rhabiller.
Rien de bien méchant cela dit, et rien qui ne puisse être réglé “vite et bien”.
A cet étage, la déco reste simple et feutrée, tout à fait adaptée au lieu.
Sur les côtés, sous les hublots se trouvent de petits rebords sur lesquels sont mis à disposition des boites métalliques carrées, portant diverses décorations.
Chacune contient trois préservatifs.
C’est une initiative appréciable : pratiques, esthétiques et discrets, les préservatifs sont disponibles sans être non plus trop présents 2!
Se suivent ensuite les coins câlins, aménagés sur les cotés du couloir, en chicane. Cela reste un bon choix vue la configuration du pont, et certains coins câlins peuvent accueillir 5 ou 6 personnes. Ne prévoyez toutefois pas de grosse orgie.
En remontant vers le cockpit, le premier coin qui est aussi un des plus grands, est confortable. Son accès est étroit ce qui permet de filtrer un peu les visites. Les curieux peuvent tout de même regarder à travers une ouverture dans la cloison. Quelques jolis coussins (toujours appréciés) sont disposés sur le matelas, qui est ferme et confortable.
Si l’on poursuit, un autre coin plus petit est disponible dans un renfoncement.
Puis un autre sur la gauche, assez réduit également, prolongé par une petite banquette et un écran diffusant des vidéos (et dont l’intérêt me laisse perplexe).
Viennent ensuite les toilettes, puis une porte qui devrait mener à terme vers la petite balnéo.
En effet du côté gauche de l’avion se trouve une piscine, qui n’était pas (encore) ouverte au public lors de l’inauguration.
L’objectif est de proposer une passerelle couverte qui permettrait de rejoindre la piscine ainsi qu’un jacuzzi et / ou un sauna (qui restent à construire) si possible pour l’été suivant. 3
On arrive enfin au Saint-Graal à l’avant de l’appareil, le cockpit !
Celui-ci est débarrassé de ses sièges et (malheureusement) de tous les instruments et commandes 4. Ne subsiste donc que le large pare-brise, qui offre une vision panoramique vers l’extérieur.
Un grand matelas à la forme alambiquée permet de profiter au maximum de la surface de ce coin câlin atypique.
Nous redescendons prendre un verre, et nous relaxer sur la banquette. Le barman / DJ est aux petits soins pour nous.
Il n’y a pas encore grand monde ce soir, deux femmes seules, qui visiblement connaissent bien le staff, et un couple, mais d’autres commencent à arriver.
Qu’à cela ne tienne, l’envie d’aller expérimenter le coin-câlin-cockpit me démange, et j’entraîne missdactari dans le colimaçon…
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Crédits Photos : scan personnel pour le billet, les photos viennent du site Internet du 7ème ciel.
- celle de l’aérodrome elle, l’est tout à fait mais je m’égare[↩]
- Reste à voir si la logique économique ne va pas avoir raison de cette délicate attention[↩]
- Je ne sais pas si ce projet est encore d’actualité au moment où j’écris ce billet[↩]
- Il est prévu de mettre des éléments décoratifs pour donner le change[↩]
J’attends la suite, donc. En tout cas, les photos donnent l’impression d’un lieu plutôt agréable.
Ce billet a été cité sur Internet à partir de l'adresse weblibertin.wordpress.com/2012/06/11/un-club-libertin-dans-un-avion