Un après-midi aux Chandelles
Novembre 2010.
Nous discutons depuis plusieurs semaines avec J***, en vue d’organiser une sortie à quatre dans le célèbre club parisien… avec son complice H*** et missdactari.
N’ayant pu nous libérer tous les quatre un jeudi pour le “Déjeuner Scandaleux” 1, nous nous rabattons sur un “Afterwork Coquin”.
Je profite d’une réunion de travail sur Paris, que j’écourte volontairement, pour nous retrouver vers 16h à la sortie du métro Pyramides.
Numéros de portable en poche, nous tentons de tous nous regrouper, venant de directions différentes (par des moyens différents).
Missdactari est en retard, ce qui ne lui ressemble pas…
Quelques minutes d’attente et SMS plus tard, nous apprenons qu’elle est toute proche, la circulation ayant eu raison de sa (légendaire) ponctualité.
Nous nous connaissons tous déjà, même si nous n’avons que rarement l’occasion de nous voir, en revanche seule missdactari connait déjà les lieux.
Nous partons donc gaiement en direction de la rue Thérèse, toute proche… et nous la remontons jusqu’à son autre extrémité.
Nous voici devant l’entrée, qui est pour le moins discrète… une porte bleue, à la peinture écaillée, un vieux store, et… rien d’autre.
Pas de pancarte, pas d’affiche, aucune information sur ce qui se cache derrière cette porte et cette vitre, vestiges de l’ancienne droguerie dans laquelle le club est installé.
Il faut donc passer cette porte et s’avancer vers l’inconnu pour entrer dans un petit sas feutré, les murs sont dorés, la lumière tamisée.
Une seconde porte, dans un coin opposé, rappelle d’avantage l’entrée d’une discothèque, avec sa sonnette et son écriteau “Club Privé Associatif”.
Voilà une inscription aussi générale qu’amusante. Non… rien ici n’indique que vous entrez dans LE club libertin le plus réputé de la Capitale.
Quant à la notion “d’associatif” on sourit en se demandant s’il faut y voir une forme juridique ou plutôt le côté ludique des activités qui s’y tiennent.
Après quelques (interminables) moments d’attente, la porte s’ouvre… rapide coup d’oeil à l’assemblée, et Bernard nous invite à entrer.
Nous voici dans une pièce relativement petite, décorée avec goût dans un style baroque, lumière tamisée… la seule issue offerte à nos yeux est un escalier au coin de la pièce.
Avant de fouler ses marches, nous laissons nos effets personnels au vestiaire et donnons nos prénoms.
Bernard est un sacré personnage, qui n’a pas son pareil pour détendre l’atmosphère, et complimenter les dames tout en brocardant gentiment les messieurs.
C’est qu’ici, plus que dans la plupart des clubs, la femme est reine… à condition de bien savoir pourquoi elle est venue !
Bernard est le principal contributeur à l’ambiance qui règne l’après-midi aux Chandelles, et un maître de cérémonie hors-pair.
Allégés de nos lourds manteaux et autres écharpes (oui l’hiver 2010 a été froid… souvenez-vous), nous descendons l’escalier, sous une voute de pierre.
Au détour d’un virage, missdactari me montre l’accès au restaurant du club, qui est condamné par une grille… m’empêchant d’en apprécier la décoration 2.
Arrivés en bas de l’escalier, un long couloir vouté s’offre à nous dans une décoration rougeoyante, faite de velours, de tissus brillants et de lumières tamisées.
Très tamisées même, car comme son nom l’évoque, ce club est intimiste, tant dans son éclairage que son architecture ou sa décoration.
Missdactari nous fait faire le tour des lieux… tout d’abord le bar et la piste de danse, situés dans une salle plus grande.
Sous une voute entièrement recouverte de velours rouge, et de laquelle pendent des dizaines de pampilles accompagnées de luxueux lustres, la lumière du bar ajoute le petit surplus de luminosité qui permet de s’y sentir à l’aise.
La partie dansante, sans être vaste, est aménagée avec goût et longée de banquettes agrémentées de petites tables et tabourets.
Sur le côté, trône une estrade équipée d’une barre de pole dance.
Une autre barre est installée dans une pièce contigüe et mieux éclairée… l’endroit idéal pour que les “belles de nuit” (ou d’après-midi dans notre cas) fassent leur show.
Finalement nous visitons les différents coins câlins, organisés en 3 grands ensembles différents ainsi qu’un petit coin agrémenté de menottes et d’une dernière barre de pole dance (mais je la vois plutôt comme un moyen de se faire attacher ou de s’appuyer pour une pénétration endiablée).
Le premier ensemble est assez grand, très sombre et équipé de “lits” à la forme improbable, grands, confortables et décorés, ce qui est inhabituel, d’une sorte de toile de Jouy.
Le toucher est bien plus agréable que les matières synthétiques généralement présentes dans les clubs, tout en restant (tout du moins en apparence) plus hygiénique que de simples draps en coton.
Les murs sont habillés d’un motif similaire et équipés de petites torchères qui servent de poubelles, et de distributeurs de mouchoirs … fonctionnels et esthétiques à la fois.
La décoration du plafond est étonnante, faite de tissu brillant couleur de vermeille, enroulé sur lui-même et dessinant de grandes circonvolutions sur un fond noir.
Le second ensemble, appelé “salle aux miroirs” est une petite alcôve, au plafond abaissé. L’entrée en est étroite et ses murs sont des miroirs.
Cette pièce intimiste, pour ceux qui veulent s’isoler un peu, ne permet guerre d’accueillir plus de quatre personnes.
De ces deux premiers coins part un long couloir, voûté également, et bordé de canapés noirs habillés de coussins sur leurs assises et de franges à leurs pieds, filtrant un éclairage rasant.
A l’enfilade y font face un fumoir les toilettes et la douche, tout de noir habillés.
Puis l’on trouve le dernier grand ensemble, similaire au premier si ce n’est qu’il a des lignes plus droites et des lits carrés, recouverts d’un tissu plus sombre au motif uni.
Enfin après un angle se trouvent la barre et les menottes, ainsi qu’une petite banquette.
Nous allons donc nous installer au bar, histoire de discuter et de nous rafraîchir quelque peu.
[suite]