Le Plan B
Le libertinage est parfois un moyen de se découvrir, d’explorer des territoires vers lesquels on ne serait peut-être pas allé dans une vie de couple exclusif.
C’est aussi parfois se rendre compte (et accepter – d’autant plus facilement qu’on est de toutes façons sorti des conventions) qu’on ne fonctionne pas exactement tel qu’on l’imaginait, ou qu’on le souhaiterait.
A mes débuts je me suis volontiers laissé aller à imaginer que de nouvelles partenaires, de nouvelles pratiques et le champ des possibles qui s’élargit, seraient une source de jouissances faciles et intenses.
Après tout, quel homme pourrait résister au plaisir de nouveaux corps, de situations licencieuses, à des pratiques interdites et délicieuses ?
Et pourtant, les choses ne sont pas si simples… ni automatiques.
Quelles qu’en soient les causes, j’ai dû me résoudre à une réalité : chez moi l’orgasme est loin d’être mécanique.
Surtout lorsque je me retrouve en duo avec une partenaire que je ne connais pas ou peu…
Ce n’est pas sans poser quelques petits soucis, entre autres celui de finir par lasser ces dames qui goûtent assez peu d’être limées au-delà du raisonnable (et de l’agréable).
… ou qui s’évertuent (souvent avec un entrain qui force l’admiration et la reconnaissance) à chercher sans grand succès la clé de ma jouissance.
Je me suis pourtant aperçu qu’il y avait une pratique, certes futile, qui me permettait d’atteindre le nirvana de façon quasi assurée.
Pas une pratique totalement délirante ni d’extrême.
Cela amuse même (ou cela stupéfie, c’est selon) les demoiselles à qui je propose cette alternative.
je l’ai appelé le “Plan B” : celui qui marche à tous les coups quand on semble dans l’impasse.
De quoi s’agit-il donc pour être aussi infaillible ?
Tout simplement : un cunnilingus… mais pas n’importe comment !
En face-sitting, c’est à dire, moi allongé sur le dos, et ma partenaire qui vient offrir son intimité aux caresses de ma langue, face à moi.
Le “Plan B” est d’autant plus efficace que le fruit de mon désir est offert avec entrain voir insistance et même indécence, ouvert si possible, exposé à tous mes sens.
J’ai alors tout le loisir de profiter d’en profiter et de l’explorer, de contempler les courbes de ma bienfaitrice sous un angle inhabituel, voire d’y aventurer une main.
Ainsi gâté, en me caressant j’atteins généralement l’orgasme en une poignée de minutes, même lorsque la situation de départ semblait désespérée.
Ironiquement, il arrive parfois que ce soit ma partenaire qui atteigne l’orgasme avant moi, du fait de mes caresses buccales et de la situation.
Je me pose souvent la question de savoir si l’efficacité du “Plan B” est une forme de soumission, de par la position tenue par la femme notamment.
Sans pouvoir tout à fait écarter cet aspect des choses, avec le recul il demeure secondaire.
Ma perception est plutôt que je suis excité par plusieurs facteurs :
* Etre pourvoyeur de plaisir pour ces dames, même si le “Plan B” est d’abord pour moi.
* L’absence de questionnement sur le consentement (auquel je suis très – trop ? – attaché) .
* Le confort de la position (pour moi qui suis confortablement allongé du moins).
* L’absence de pression liée à la pénétration, car j’ai parfois tendance à m’oublier si je vois que ma partenaire y réagit bien.
* Et surtout… définitivement, j’adore lécher !
J’ai (j’avais ?) parfois des réticences à proposer le “Plan B” en club par peur de la réaction ou du jugement des autres personnes présentes, ou dans des situations plus intimes si ma partenaire n’y est pas habituée.
Mais le temps et l’expérience se sont montrés globalement bienveillants, même si je ne doute pas que cela puisse étonner ceux qui en sont témoins au détour d’un coin câlin.
Au point de vous livrer ce billet assez personnel…
Merci pour cette confession intime. Mais des questions me taraudent : pourquoi penser que c’est se soumettre que de faire un cunni, même dans cette position ? pourquoi est-ce mal venu de proposer cela “au 1er rdv” (appelons cela ainsi c’est rigolo et c’est parlant)? Les femmes ne font-elles pas une fellation “au 1er rdv” ? J’ai été choquée par le passé d’un homme qui m’avait refusé le cunni la première fois alors qu’il se délectait d’une fellation que je lui pratiquais par envie. Est-ce si dégradant que cela un cunni ??? Est-ce si intime que cela un cunni ? Plus intime qu’une fellation ? Y a t il un problème sanitaire avec le cunni qu’il n’y aurait pas avec une fellation ?
Si lors du 1er rdv tu proposes un cunni et que madame refuse, ok. Mais pourquoi ne pas le proposer ?
Est-ce un aveu de faiblesse ?
Rhaaaalala c’est si bon de faire et recevoir un cunni….
Il est toujours surprenant de voir un homme avouer qu’il n’a pas une jouissance mécanique. Et j’aime bien cette idée, l’idée que nous ne sommes pas tous des machines a qui il faudrait toucher quelques points, deux trois coup de langue et le tour et joué.
Mais avouer cela est souvent mal interprété, et peut être encore plus pour une femme.
Je n’ai pas non plus une jouissance mécanique, même si certains points sensibles peuvent faire rapidement un effet.
J’aimerai bien trouvé mon plan B.
Quand à la position de votre planB je peux imaginer que dans un club où finalement les gens pratiquent souvent les mêmes positions cette pratique puisse surprendre les dames. Surtout si elles ne l’ont jamais fait auparavant.
J’aime bien l’idée que la femme devient active pendant un cunnis et non pas passive en étant allongé.
Alors plus de réticence et proposez cette position, les femmes sont assez grandes pour dire non si l’idée ne convient pas !
Ps : la première photo est troublante !!
Bises
Wow… je vois que ce billet suscite beaucoup de remarques, moi qui voulais poser quelques questions pour lancer le dialogue, je n’ai même pas eu besoin de le faire.
Merci !
@MACHA : Merci pour ce commentaire… beaucoup de points et de questions, j’essaye de répondre pour l’essentiel :
* “Pourquoi penser que c’est ce soumettre” ?
– Parce que certaines femmes l’ont lourdement suggéré ! (“mais en fait, c’est un truc de soumis ton Plan B”, “mais en fait tu es un petit soumis” etc…).
Je me suis donc posé la question en tentant de rester objectif.
* La proposition n’est pas “mal venue”, mais elle surprend !
– Ce n’est pas le cunnilingus au premier rendez vous qui est problématique (si je ne fais pas de cunnilingus au premier rendez-vous il n’y en aura probablement pas de second).
C’est plutôt le fait que ce soit un moyen pour moi de trouver du plaisir, là ou en général une bonne levrette ferait l’affaire.
Je crois que ce qui déçoit (un peu) les partenaires en question, c’est que je ne jouisse pas en elles, mais au final en me caressant, et que ça doit être (A TORT !) un peu dévalorisant pour elles.
* “Est-ce si intime que ça le cunni ?”
– et bien oui il semblerait, mon expérience montre que beaucoup de libertines trouvent une pénétration moins intime qu’un cunni ou un baiser. J’y reviendrai en écrivant l’article “To lick or not to lick”.
Bonjour Coquin,
Merci pour tes réponses.
Une dernière question : et une fellation, ce n’est donc pas considéré comme intime ?
Perso ce qui me deçoit c’est qu’une homme ne jouisse pas avec moi. Après que ce soit physique, par pénétration, fellation ou branlette, ou intellectuellement, par toute autre pratique, ce qui compte c’est que chacun ai son compte de cette petite hormone du plaisir. 🙂
@Coquelinette : enchanté de vous revoir ici !
* “Tous les hommes n’ont pas une jouissance mécanique”
– Et bien, j’ai déjà été témoin de réactions assez rudes à ce sujet (et pas forcément à mon égard d’ailleurs). “Je ne suis pas bonne ?”, “Ben alors, tu jouis pas ?” avec un air accusateur…
Merci pour votre enthousiasme et votre ouverture d’esprit sur le sujet.
Oui, un cunni avec une partenaire active et motivée est un vrai délice, certainement réciproque !
J’ai rarement eu de refus, mais de l’étonnement oui, beaucoup.
Passé l’étonnement, j’ai pu constater des implications variées… de la simple contribution “de bonne grâce”, à une partenaire qui s’était franchement ouverte avec ses doigts, se trémoussait sur ma langue et a eu visiblement une révélation si j’en juge par sa réaction !
La première photo me plait beaucoup, elle illustre parfaitement mon propos, je la trouve magnifique, avec les cheveux en avant plan…
J’avoue que lorsqu’un homme ne jouit pas c’est vraiment perturbant pour une femme.
Dans une relation privé, c’est plus simple car on peut en discuter et voir s’il y a un plan B, cela dit ça reste toujours un petit peu perturbant.
Dans un club, on ne peut pas savoir si cela vient de nous ou du partenaire et donc c’est encore plus gênant.
Mais c’est pareil pour l’homme qui se demande si la femme a jouit ou si elle a juste pris beaucoup de plaisir sans pour autant jouir.
Le club ne permet pas ces ajustements qui se font après une conversation.
Je pense que certaines femmes ont réglé le problème en simulant si au bout d’un moment l’orgasme n’arrive pas. Mais c’est plus difficile pour un homme.
Je ne m’imagine pas reprocher à un homme de ne pas jouir surtout si je vois qu’il a pris beaucoup de plaisir. Il me semble que c’est moche d’en arriver là.
J’utilise souvent l’expression de jouissance mécanique, mais cela n’a jamais été pour exprimer une jouissance avec un partenaire.
Est ce que la jouissance avec un partenaire peut être mécanique ? Je ne sais pas peut être pour les hommes pour les femmes cela me semble un peu trop simple.
Quand un sujet m’interpelle je réagis, voir le côté masculin est très intéressant surtout lorsque le sujet me passionne. Et puis j’aime bien vous lire!
@MACHA :
Non une fellation n’est probablement pas si intime pour un homme qu’un cunni pour une femme…
Je ne crois pas avoir souvent vu un homme hésiter à accepter une fellation !
Nous sommes bien d’accord sur le partage (ou l’échange) de plaisir… quel qu’en soit le ressort, du moment que le désir est là.
@Coquelinette :
Pour ce qui est de la simulation, ça semble la solution universelle pour signifier qu’on a dépassé le temps imparti 😉
J’ai moi même déjà simulé quelques fois, pour mettre fin à des situations mal engagées ou déplaisantes… c’est assez amusant de renverser les rôles 😉 et il faut être un peu prudent pour être crédible (en général le plaisir laisse des traces, vive les préservatifs qui permettent de laisser planer le doute).
Je pense que parfois le plaisir féminin est mécanique, même avec un partenaire… si certaines veulent venir en témoigner ici, vous êtes les bienvenues !
Et merci pour votre compliment 😀
Je rebondis sur la notion de ce que peuvent penser les ” voyeurs ” des clubs libertins de ton plan B. Passé l’étonnement d’une position peu répandue, il y a peut-être un peu d’envie, voir de jalousie ?
Un homme qui se fait jouir pendant que madame, même si elle se fait ( fort bien ! ) lécher ne jouit pas forcément ( ou se retient pour te laisser en profiter… ), généralement passe pour un goujat, un égoïste !
Sauf que là, il y a le consentement de madame, ravie de pouvoir, d’une manière inhabituelle, ” faire jouir ” son partenaire. Et sans lui reprocher, comme je l’entends souvent avec les Morts-de-Faim, d’avoir ” fini ” avant elles.
Merci missdactari !
J’avais omis de préciser, mais le fallait-il vraiment ? Qu’en général le recours au Plan B intervient après que ma partenaire en ait profité (ou que d’un commun accord on s’en tienne là).
C’est bien de rappeler que – chez certains hommes en tout cas – la jouissance n’est pas forcément quelque chose de facile à obtenir.
Je ne suis pas sûr, pour ma part, d’avoir une recette miracle mais ce qui me « gêne » (très relativement) dans ta méthode, c’est qu’elle a recours à l’auto-masturbation (et, hélas, il m’est aussi arrivé d’y avoir recours – sans « plan B » – pour atteindre l’orgasme lorsqu’il se fait fuyant, mais je ne crois pas avoir de méthode à offrir pour pouvoir dire à une amante « fais moi ceci ou cela et je jouirai ».
J’ai tendance à penser que ce qui compte surtout, c’est que ma partenaire soit attentive à moi, car je crois que c’est ce qui manque parfois : pas assez d’écoute de l’autre (sans doute parce que certaines femmes sont habituées à obtenir très facilement la jouissance chez l’homme).
Cher CUI,
Merci, on ne dira jamais assez que certains hommes ne sont pas des machines, la narratrice du texte suivant le souligne d’ailleurs.
Pour ce qui est de l’auto-masturbation, elle me chagrine également !
Je tente donc d’avoir recours au plan B “à minima”, ou lorsque les séances de jeu sont rapprochées et qu’une certaine fatigue finit par rendre l’orgasme difficile.
Pour ce qui est de l’attention de la partenaire, je ne peux qu’approuver, ce point est tout à fait clé.
Les femmes (disons, certaines femmes, ainsi que des blogs sexo) reprochent suffisamment aux messieurs leur manque d’attention, mais certaines ne font pas mieux…