Archive pour mai 2013
De l’origine … à l’orgie (VI)
Je suis bien décidé à prendre les devants et à m’occuper de la belle, néanmoins son regard est ailleurs.
Elle vient de comprendre que Madame est ma femme, et garde une certaine réserve.
Tout en me touchant du bout des doigts, elle laisse Madame s’approcher et l’invite presque à prendre sa place.
Au point que je suis maintenant en train de pénétrer mon épouse juste devant ses yeux.
Elle balade ses mains sur nos corps, et nous caresse pendant que nous faisons l’amour. Ses caresses s’enhardissent et elle se concentre sur mon sexe qui coulisse dans l’intimité de Madame.
La sensation est curieuse et pour le moins inhabituelle mais pas désagréable, loin de là.
Lorsque nous avons tous deux pris du plaisir, elle fait une remarque plaisante puis s’éloigne discrètement.
Je suis décontenancé par ce comportement auquel je ne m’attendais pas… et un peu déçu de n’avoir pas joué d’avantage avec la jolie black.
Pourtant nous avons passé un très agréable moment, mais tout cela a pour moi un goût d’inachevé.
Nous prenons la direction de la douche et décidons de nous désaltérer au bar. Je partage avec ma moitié l’enthousiasme de la rencontre nuancé par le tour qu’ont prit les choses.
Je m’inquiète également de ma forme toute relative malgré le grand intérêt que je porte à l’inconnue…
Nous repartons faire un tour dans les coins câlins, et je ne peux m’empêcher de chercher ma partenaire mystère…
Nous déambulons de coin en coin sans vraiment trouver d’action, ou du moins rien qui ne nous tente.
Soudain au détour du glory-hole je perçois une voix mêlant un accent chantant à un timbre un peu rocailleux.
Je penche pour des origines brésiliennes mais certains détails ne cadrent pas.
Les mots, eux sont confus… je tends l’oreille et je comprends que la locutrice est en train d’éconduire un homme sans ménagement, l’accusant d’approcher sans l’accord de sa femme.
En avançant je constate alors que cette voix est-celle de ma mystérieuse black. A l’évidence elle n’a pas trop envie d’être dérangée, en tout cas je ne m’y risquerai pas à ce stade.
Madame me regarde et constate à quel point je suis absorbé… elle esquisse un sourire narquois.
Nous poursuivons notre petit tour sans trouver de groupe qui nous plaise, et cette fois nous ne sommes pas décidés à lancer les hostilités.
Je m’arrange pour passer à nouveau devant le glory-hole pour voir si elle est toujours là…
C’est le cas, elle est seule et semble lasse, je n’ose pas m’approcher, mais Madame m’incite fortement à approcher. Je suis comme pétrifié, mais l’attirance quasi magnétique que j’éprouve pour cette femme me pousse à dépasser mon manque de confiance.
J’approche doucement et lui demande si elle veut de la compagnie, avec un sourire le plus naturel possible. Elle acquiesce et regarde aussitôt ma compagne. Goormande me pousse alors vers le coin câlin… “Allez vas-y” !
Je m’approche à genoux et constate que Madame ne m’a pas suivi. Un peu perdu, je me retrouve seul face à la belle.
Nous entamons la discussion…
Elle m’explique qu’elle est très remontée contre les couples et qu’elle prend de grandes précautions car beaucoup de femmes sont jalouses et voient d’un très mauvais œil que leur homme s’approche d’elle 1.
Pour éviter les remontrances et les scènes, elle évite donc généralement d’aller trop loin avec les hommes en couple, surtout si elle a le moindre doute sur le niveau d’approbation conjugal.
Elle a cependant pu constater qu’il n’y avait pas ce souci de notre côté et elle se rapproche de moi, et nous commençons à échanger de langoureuses caresses.
Me voilà de nouveau pris de vagues de frissons provoquées par le grain si particulier de sa peau. Ses mains expertes parviennent à me donner de la vigueur tandis qu’elle me demande si j’ai un préservatif.
Sa proposition me comble et je tente de relativiser mes craintes de ne pas être à la hauteur, car je sais que j’ai d’autres atouts.
Alors que je suis convenablement capuchonné, elle me prend en bouche et s’applique à me mettre dans les meilleures dispositions. Sa dévotion est couronnée de succès, me voilà rapidement dans une forme plus qu’honorable, bien mieux que lors de mes expériences précédentes.
Elle a de toute évidence cerné ma nervosité et mon inexpérience libertine, et prend les devants sur le choix d’une position, en m’offrant sa magnifique et envoutante cambrure.
Ce n’est pas sans émotion que je pénètre en elle, regardant attentivement mon sexe disparaitre peu à peu dans le sien.
Le contraste de ma peau blanche et de son entrejambe sombre et mat est saisissant, je contemple ce spectacle dans un silence béat.
Je profite de chaque centimètre de pénétration, mes sens en alerte… et saisis ses hanches de mes deux mains.
Elle est tellement menue que je fais presque le tour de sa taille, et je ressens de nouveau sur la paume de mes mains ce grain de peau toujours aussi délicieusement exotique.
Je ne saurai dire combien de temps a duré notre étreinte, qui a été pour moi une succession de sensations des plus agréables, de plénitude, de sentiment d’être comblé au-delà de toutes mes espérances.
Tant et si bien que malgré ma forme relative, je suis tout à fait incapable d’arriver au point de non-retour.
Qu’importe, je viens de franchir un pas immense.
Pour la première fois j’ai pénétré une autre que Madame, mené une petite victoire sur mes craintes et la faiblesse de mon érection 2, et gouté aux délices d’une peau noire.
Je m’enquiers de savoir si tout va bien pour ma partenaire, elle semble satisfaite même si elle ne semble pas avoir eu d’orgasme, et dans un grand sourire m’explique qu’elle a froid.
Je la recouvre donc de nos deux paréos et me presse contre le tissu, la cernant de mes bras pour la réchauffer du mieux possible.
Elle apprécie le geste : “toi tu es gentil, les autres ils s’en vont en général”.
Mon comportement me semble pourtant naturel et je m’interroge alors sur une certaine goujaterie qui semble être de mise dans le milieu libertin. Est-ce pour ménager les jalousies, éviter de s’accrocher à un(e) partenaire illégitime, ou bien juste de la muflerie ?
Je n’ai pas le loisir de mener plus loin ma réflexion, car je sens son souffle et sa bouche se rapprocher de la mienne.
Que cherche-t-elle ?
Je suis perturbé… car s’il s’agit de s’embrasser, c’est un geste réservé à Goormande !
C’est une règle que j’ai moi-même établie, le baiser recouvrant pour moi une signification qui va bien au-delà de la simple partie de jambes en l’air. C’est bien ma veine, je n’avais pas du tout imaginé que cette situation puisse se présenter aussi vite…
Il va falloir expliquer cet interdit, et même si je sais que dans le milieu libertin c’est assez courant, je m’interroge sur la manière de lui expliquer.
Je trouve ça un peu dommage, aussi. A vrai dire ce baiser j’en ai très envie.
Une fois de plus elle ne laissera pas mon cerveau faire trop de maladresses et m’embrasse à pleine bouche.
Un frisson me parcours le corps, encore un. Une poussée d’adrénaline même, car je suis partagé par le plaisir charnel du baiser et la crainte de l’interdit que je viens de briser.
Je ne le sais pas encore mais Goormande a vu ce baiser et s’en amuse…
Pour ma part je suis à la fois soulagé que “le ciel ne se soit pas abattu sur ma tête” mais inquiet de la réaction qu’elle aura lorsque je lui avouerai ce qui vient de se produire.
Je profite néanmoins de l’instant présent… ce baiser est délicieux, différent aussi. J’entrevois la formidable diversité que laisse présager les rencontres à venir.
Nous poursuivons les caresses, détendus.
La belle m’explique qu’elle se fait appeler L**, et que j’ai une épouse vraiment gentille de m’avoir prêté son mari. Que mon sexe est agréable 3, et qu’elle apprécie ma gentillesse.
Son expérience mêlée à une certaine naïveté dans ses mots m’amuse… je trouve L** très attachante, et terriblement attirante.
Mais le temps a passé et le club ferme bientôt ses portes. Je récupère mon paréo et nous prenons le chemin du vestiaire.
Nous y retrouvons Madame, et L** lui saute au coup : “toi tu es gentille, tu prêtes ton mari et tu n’es pas jalouse, merci”.
Je suis estomaqué par ces remerciements, tout autour de moi ceux qui l’ont entendu ont le sourire aux lèvres, Goormande la première.
L** explique qu’elle vient régulièrement, et nous espérons bien nous revoir une prochaine fois.
Dans un état second, je prends le volant, et sur le chemin du retour le débriefing de la soirée s’annonce riche.
Quand vient le sujet du baiser Goormande m’explique que c’était ma limite, que c’était à moi je la faire tomber.
A mon grand étonnement elle n’est pas déçue ni en colère, contrairement à ce que j’avais imaginé, cette limite ne concernait que moi, mais elle la respectait.
Nous avons revu L** après cette soirée, plusieurs fois… il y a de quoi y consacrer quelques billets, ce à quoi je m’attellerai dès que j’aurai terminé la série “De l’origine … à l’orgie”.
à suivre